23 heures ago
4
Malgré la montée en puissance des offres, les Français boudent toujours les voitures électriques. Le moteur thermique reprend du souffle et les intentions d’achat dérapent sur la route de la transition énergétique…
La route vers une mobilité 100% électrique semble semée d’embûches pour les constructeurs. D’après une étude du cabinet Deloitte publiée début juin, moins d’un Français sur dix prévoit de s’offrir une voiture électrique en 2025.
Un chiffre qui stagne depuis l’an dernier, alors même que les marques multiplient les modèles et ajustent les tarifs. En parallèle, les immatriculations de voitures électriques reculent nettement. En mai, elles n’ont représenté que 14% des ventes de véhicules neufs, selon AAA Data.
Le frein principal reste financier, mais il n’est plus seul. Le coût de remplacement des batteries inquiète 43% des futurs acheteurs. Leur longévité fait aussi débat puisque 28% doutent de leur durabilité. La promesse d’un bonus plus généreux cet été pourrait redonner un léger souffle, mais pas de quoi renverser la tendance.
Les moteurs thermiques et hybrides reprennent la main
Photo : RenaultAlors que les autorités visent la fin des ventes de voitures thermiques neuves d’ici 2035, ces dernières regagnent du terrain dans le cœur des automobilistes.
Aujourd’hui, 44% des Français penchent pour un moteur essence ou diesel, en hausse par rapport à 2024. L’hybride n’est pas en reste non plus, avec une progression de 19 à 21% dans les intentions d’achat.
Parallèlement, les acheteurs de voitures électriques restent minoritaires, mais leur budget grimpe. Plus d’un tiers est prêt à investir plus de 30.000 euros dans leur prochain véhicule. De quoi envisager une montée en gamme, avec l’arrivée de modèles accessibles comme la Renault 5 ou la Citroën eC3. Mais rien ne garantit que ces nouveautés profiteront aux marques françaises.
Marques en crise de fidélité, constructeurs chinois en embuscade
Avec un tarif autour des 30.000 euros, le BYD Atto 2 risque de faire de l'ombre à ses nombreux concurrents. Photo : BYDLa fidélité à une marque semble passer au second plan. Plus de la moitié des automobilistes se disent prêts à changer de constructeur. Et 46% l’ont déjà fait lors de leur dernier achat.
Le drapeau tricolore ne suffit plus et les acheteurs privilégient le prix, la qualité et les performances. Pour beaucoup, la provenance importe peu. Même les constructeurs chinois, encore méconnus il y a peu, suscitent de plus en plus d’intérêt.
Pour Bruxelles, les ambitions de neutralité carbone en 2050 prennent du plomb dans l’aile. Le marché européen cale, les thermiques redémarrent, et l’interdiction annoncée pour 2035 pourrait bien rester lettre morte si les tendances ne s’inversent pas.
Source : Cabinet Deloitte
French (FR) ·